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Revue de presse

Virus et confinement : comment les régies font face à la crise

Toutes les branches économiques – même, curieusement, les entreprises de vente en ligne ou de livraison – font face à des difficultés d’intensité diverse, le confinement ayant littéralement pétrifié les échanges commerciaux. Le monde de l’immobilier n’échappe pas à la règle. L’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI Genève) a mis sur pied une cellule de crise et l’administrateur-délégué de Naef Immobilier, Etienne Nagy, témoigne: «Un des éléments positifs au sein de ce maelstrom du coronavirus, c’est que nous sommes de plus en plus des confrères et de moins en moins des concurrents. Nous travaillons de concert avec les autorités pour assurer la sécurité de nos collaborateurs et partenaires, recherchant en continu les meilleures solutions pour épauler nos clients locataires ou propriétaires».

Dans la quasi-totalité des régies membres de l’USPI, le télétravail et les technologies de communication étaient déjà utilisés à large échelle, mais dès le début de la crise, les mesures de sûreté – à commencer par le travail à distance – sont devenues la règle et concernent plus de 90% des effectifs. «Mettre chacun à l’abri, garantir les services d’urgence, instaurer l’application des normes de désinfection et de sécurité, répondre aux demandes de la clientèle et entretenir le dialogue ont été des priorités», précise Philippe Angelozzi, secrétaire général de l’USPI Genève. Chez Moser Vernet & Cie, par exemple, l’associée Sophie Mydske-Moser confirme que «la numérisation complète de notre système, mise en place auparavant, et des mesures de télécommunication complémentaires permettent une communication fluide entre nos collaborateurs, et surtout en sécurité. Conscients que la situation peut être anxiogène, les associés proposent un soutien psychologique par téléphone, assuré par une thérapeute».

Fonctionnement assuré

Tous les services fonctionnent à distance (visites virtuelles, dépôt de dossiers, etc.) dans les régies. Des mesures sont prises pour les interventions urgentes (plomberie, électricité, etc.): l’USPI dispose qu’un seul corps de métier et un seul individu puissent intervenir à la fois, en strict respect des mesures de protection de l’OFSP. Chez Moser Vernet & Cie, on indique qu’un «énorme travail est fourni pour répondre à toutes les situations particulières de locataires commerciaux et de personnes âgées qui peuvent rencontrer des difficultés de paiement». Dans le groupe SPG-Rytz, une réunion restreinte quotidienne adapte sans cesse les dispositions à l’actualité, notent Marie et Valentine Barbier-Mueller, qui indiquent que des contacts sont pris avec les personnes à risque habitant les immeubles gérés par l’entreprise, des actions solidaires entre voisins encouragées, et que des opérations de rachat de stocks alimentaires à destination d’œuvres d’entraide ont eu lieu. «Un point d’honneur est mis à honorer rapidement les factures des fournisseurs, afin de soutenir les entreprises dont l’activité est réduite par la crise», ajoutent-elles.

Globalement, les régies ont toutes effectué leur aggiornamento numérique il y a déjà un bon moment et cette crise permet d’en tester – positivement – le degré de résistance à l’effort. «Les téléconférences sont pratiques, mais je ne puis m’empêcher de remarquer que l’immobilier de bureau est porteur d’espoir malgré les secousses subies et à venir, confie un régisseur. Parce qu’une vraie réunion, avec tout le monde autour d’une table, et de vrais contacts humains comme on en a tant dans nos professions, cela manque cruellement». Et un autre ajoute: «Quand je pense que certains, dont moi-même, ont pensé que le tout-numérique allait remplacer déplacements, séances, rencontres et communication écrite! On voit que la convivialité et l’échange, cela a du bon. Et Tout l’Immobilier sur papier nous manque aussi déjà».

On ne le lui fait pas dire…

Article de Vincent Naville paru dans Tout l’immobilier du 6 avril 2020