L’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI) Genève regroupe une quarantaine de membres actifs dans la gérance, le courtage, le conseil et l’expertise immobilière. Fervent défenseur des associations professionnelles, Thierry de Haan accède à sa présidence.
Vous accédez à la présidence. Comment voyez-vous votre rôle?
Le rôle du président est d’abord d’être à l’écoute de ses membres. Il s’agit de trouver le juste équilibre entre les propositions et d’avancer ensemble. Le président ne doit pas imposer, mais fédérer, comme une sorte de coordinateur soutenant l’association et ses engagements.
Quel est votre regard sur l’évolution des métiers de régisseur et de courtier?
Nos métiers évoluent déjà face à une législation qui se complexifie. Une spécification de nos professions qui impose des formations régulières, organisées par l’USPI Genève aux côtés de l’APGCI (Association professionnelle des gérants et courtiers en immeubles de Genève) et CGI Conseils. Ensuite, notre métier doit s’adapter à la mutation de la société. De nouveaux enjeux se dévoilent, comme le concept de vie de quartier. Les régisseurs et courtiers voient leur rôle évoluer vers une position de facilitateur d’intégration. Par extension, l’USPI Genève doit pouvoir offrir des pistes de fonctionnement à ses membres par rapport à ces thématiques.
Ces derniers mois, des affaires de marchands de sommeil et de baux fictifs ont défrayé la chronique. Comment se positionne l’USPI par rapport à cela?
On ne peut que condamner ces pratiques. L’USPI Genève a d’ailleurs un code de déontologie strict. Malheureusement, on ne peut pas tout contrôler. En louant des biens dans différentes régies, ces personnes se glissent entre les mailles du filet. Mais il faut remettre ces problématiques en perspective. Ces actualités font évidemment beaucoup de bruit, mais la proportion de ces affaires reste marginale sur les quelques 150’000 biens que gèrent les membres de l’USPI Genève. Malgré tout, notre rôle est de rester vigilants et d’empêcher, dans la mesure du possible, ce genre d’activités néfastes pour tous.
La profession de courtier immobilier fait aussi parler d’elle ces dernières années avec l’avènement de certaines plateformes digitales. Comment vos membres concurrencent-ils ces nouveaux services?
La concurrence est saine, tout le monde a sa place sur le marché. Maintenant, il y a une vraie notion de professionnalisme et de compétences qui distingue les membres de l’USPI Genève de ce type de plateformes. L’être humain est encore et toujours indispensable, les algorithmes ne peuvent pas tout régler. Le digital peut être un fabuleux outil, pour autant, l’immobilier est un domaine complexe qui nécessite de vrais professionnels pour être guidé. Il faut trouver le bon équilibre. Exiger l’accompagnement d’un acteur immobilier, expert de son domaine et formé aux évolutions de celui-ci, est le seul moyen de donner entière satisfaction au client. De plus, attention aux belles promesses qui cachent bien souvent de mauvaises surprises…
Article paru dans Immobilier.ch